Nouvelle sortie d’incubation : Estuaire

Estuaire prend son envol pour mesurer l’impact environnemental de l’aviation

Créée en mars 2023 par Maxime et Nicolas Meijers pour développer un outil de mesure de l’impact environnemental de l’aviation, la start-up Estuaire prend son envol après avoir bénéficié de l’accompagnement de l’Esa Bic Nord. Un soutien de poids qui lui a permis de de gagner un temps précieux dans son développement. Explications. 

Réduire l’impact de l’aviation en mesurant les émissions de CO2 et les traînées de condensation générées par les vols : c’est l’objectif que se sont fixé deux frères, Maxime et Nicolas Meijers, deux Toulousains d’origine, lorsqu’ils ont créé Estuaire en mars 2023 au sein du prestigieux incubateur de la Station F, à Paris. Il faut dire que leurs expertises se combinaient parfaitement pour y parvenir. Le premier est en effet un ancien d’Airbus hélicoptères, tandis que le second était chef de produit pour Preligens, pépite de l’intelligence artificielle récemment rachetée par le groupe Safran. 

Mesurer les émissions carbone et les traînées de condensation

“Nous avons établi notre modèle autour de deux piliers”, retrace Maxime Meijers. “Le premier, c’est l’analyse et la fourniture de données issues notamment de modèles satellitaires. L’objectif est d’informer et de sensibiliser l’ensemble de la filière, car on ne peut pas améliorer ce qu’on ne mesure pas. Nous analysons bien sûr les émissions de CO2, mais aussi les “contrails”, ces traînées blanches laissées par les avions en vol. On le sait moins, mais en bloquant le rayonnement solaire qui repart normalement depuis la Terre vers l’espace, ces nuages artificiels représentent à eux-seuls un tiers de l’impact environnemental de l’aviation. Au niveau mondial, on estime d’ailleurs que 3% des vols génèrent 80% de l’effet réchauffant des traînées de condensation. Le second pilier, c’est la partie R&D pour développer de nouvelles technologies à partir de ces données, qui permettent à toute la filière de réduire son impact : axes d’amélioration pour les constructeurs, performance des différents modèles d’avion, suivi des vols, facteurs de charge, optimisation des plans de vol, etc”. 

Mise en réseau et financement grâce à l’Esa Bic Nord

Un concept qui leur a d’ores et déjà séduit une quinzaine de clients, parmi lesquels des grands comptes tels que Vueling, Ascendance ou la Société Générale… Et qui a aussi permis à Estuaire d’intégrer en octobre 2023 le programme d’accompagnement de l’Esa Bic Nord. “Cet accompagnement nous a fait gagner un temps précieux car il nous a notamment permis d’avoir accès aux données du laboratoire de météorologie spatiale du CNRS et de bénéficier de l’éclairage du CNES, ce qui nous a permis de valider la fiabilité de nos modèles. Pour la partie financement, au-delà de nous octroyer une subvention de 25 000 euros qui nous ont notamment permis d’acheter des échantillons de données, l’Esa Bic Nord nous a également permis de lever 2,2 millions d’euros en mai dernier, en nous mettant en lien avec des financeurs de taille comme Safran. C’est un véritable atout d’avoir accès à de telles références du secteur, qui nous ont permis d’avancer beaucoup plus rapidement”, conclut Maxime Meijers.